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Visiter Thorigny

Promenade dans Thorigny

Thorigny est un bourg fermé, c'est-à-dire ceint de fossés. Les murailles et les trois portes ont désormais disparu. Du haut de ce qui reste des fossés cinq siècles vous contemplent. Des buses les buseront-ils ?

Le château et le parc étaient situés hors de l'habitat du village.

Carte de Thorigny
Carte signalant les principaux centres d'intérêt du patrimoine de Thorigny

La plupart des cimetières successifs sont visibles en tout ou partie. Le plus ancien était localisé sur l'actuelle place du monument aux morts. Il a été fermé par souci d'hygiène. Il s'est sans doute étendu dans le jardin de la maison du 1 rue de Granges. Il disposait d'une porte vers la place et d'une croix en son centre. L'herbe était coupée et fournissait un revenu à la commune. Le deuxième cimetière a été installé sur la colline. Il a fait l'objet d'un agrandissement. Il dispose d'une unique famille sépulcrale (famille du tuilier Bonjour) , d'une tombe de soldat allemand, et d'un monument aux morts de la guerre de 1870 élevé malgré des obstructions de la municipalité républicaine. Les concessions perspétuelles et la fidélité des familles à leurs tombes ont nécéssité la construction d'un troisième cimetière sur la route de La Postolle. Le cimetière de la colline dispose d'une vue panoramique exceptionnelle.

Le hangar en zinc en face du presbytère a succédé à un habitat troglodytique effondré.

Le rû de Pignevolle prend sa source à la fontaine Bouchard, rue Saint Pierre, alimente aussitôt le lavoir Saint-Paul, arrose le bas des jardins, remplit l'abreuvoir et traverse le potager du château. Bien entendu, on s'abstenait de construire dans ces zones humides où prospérait la culture domestique du chanvre.

La source de l'Oreuse est ailleurs. Pour sa part, elle est constituée par deux filets d'eau : un au pied du talus surmonté par le portail de l'église paroissiale ; l'autre sous la niche abritant la statue de saint Pierre et alimentant le lavoir. La mare au sortir du lavoir collecte ces deux filets, et l'Oreuse se forme alors pour entrer dans le parc du château.

L'habitat actuel fait la part belle à la brique. Elle était produite sur place. La plus ancienne des tuileries, dite de Bertauche, était en limite des finages de Thorigny et de Fleurigny. A cause de la révolution, le patrimoine forestier est pillé, et de nouvelles tuileries fonctionneront durant un siècle : les Bruyères (au croisement des routes de Granges-le-Bocage et de Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes), Saint-Jean le long de la ferme du Cerbouilly. Des maçons ont joué artistiquement sur l'alternance de la brique rouge et des briques flammées. Certains crépis ont dénaturé ces véritables oeuvres d'art (porte de Granges). Précédemment, les maisons étaient construites en colombages ou en blocs de craie pure. Une maison conserve ses colombages du XVIe siècle (non visibles depuis la rue). Vers 1960, des pavillons cubiques sont apparus, suivis par des mobile-home.

Les ruelles basses conservent une poésie faite de secrets et de charme.

Les nombreuses dates figurant sur les portes charretières (mais pas sur les portes piétonnes) signalent la dernière époque de prospérité de la ville. A l'époque, elle cherchait à être rétablie dans sa dignité de chef-lieu de canton. La plus vieille inscription date de 1756, et témoigne du réaménagement des greniers de la maison.

Les deux chapelles de Champjourne et de Saint-Eloy ont disparu. La première a cédé son emplacement à une croix en fer très ancienne du XVIIe siècle, véritable miraculée des destructions. Elle a été élevée par Michel Périer, sieur d'Artinville. La seconde est matérialisée par l'évasement du carrefour de la rue de la Croix avec la rue de Granges. Elle a été détruite sous le règne de Louis XV.
Un thème de visite peut être les plaques directionnelles intruses. Louis Pasteur n'est jamais venu à Thorigny, même si sa descendance est présente dans le Sénonais. La rue Saint-Pierre concerne le lavoir Saint-Paul. La source Saint-Pierre est éloignée à 300 mètres de là. Le général Leclerc est passé une fois dans la Grande Rue à vive allure ; etc. Les visiteurs venus de loin admireront le s fautif sensé abréger l'expression du kilométrage sur le panneau touristique signalant Vauluisant (sur la route de La Postolle). On le retrouve ailleurs dans la vallée.

Maisons millésimées

De nombreuses maisons disposent d'inscriptions comportant une date ou un nom, sur des portes cochères, des murs de craie. Les dates sont généralement des dates d'achèvement de construction, ou de réaménagements importants. Thorigny comporte une inscription "Vive la République", signe unique et patent d'une opinion anti-royaliste.

Carte des maisons millésimées de Thorigny
Carte signalant les maisons datées du patrimoine de Thorigny

Commerces disparus

Le promeneur pourra essayer de retrouver l'ancien bureau de poste avec son parking pour les véhicules de tournée -c'était précédemment le presbytère-, l'école privée, les deux boucheries –dont a été temporairement Crédit Agricole-, les deux cafés , les épiceries –une est devenue la supérette actuelle-, le bazar, la charcuterie, le garage Peugeot, la forge, le bureau de tabac, le bourrelier… Une certaine nostalgie se dégage de ces vitrines fermées.

Carte des commerces disparus récemment à Thorigny
Carte signalant les commerces disparus récemment à Thorigny

Eglise de Thorigny

L'église paroissiale témoigne de l'ampleur de la communauté humaine de Thorigny, de la richesse, du dynamisme et du bon goût des paroissiens jusqu'en 1905.

Saint Pierre et saint Paul en sont les patrons. L'autel saint Nicolas a cédé sa place à l'autel saint Jean-Baptiste au moment de l'établissement de la famille Lambert à la tête de la seigneurie. L'autel de la Vierge occupe le bas-côté Sud.

Il ne sera pas fait état du mobilier pour des raisons de sécurité. Il est majoritairement datable de Napoléon III et des décennies qui ont suivi, quand les paroissiens ont rééquipé à leurs frais les lieux dévastés entre 1791 et 1815.

Le sol est en très forte déclivitée. Jamais l'expression du cantique "je monterai à l'autel du Seigneur" n'aura été plus vraie !

La partie sous le clocher est la plus ancienne. Levez le nez et vous verrez aux départs des voûtes de curieux personnages. Les deux plaques tombales (une au sol et l'autre dressée) y ont été rapportées.

La majorité du vaisseau a été édifié du temps de Jean Thomas de Belleville, sous Charles VIII et Louis XII (fin du 15ème siècle). Remarquez les clés de voûte d'une qualité exceptionnelle, et les traces de polychromie.

Au dessus de la chaire, regardez cet animal-humain qui se love sur lui même et se tient la queue. Il s'agit d'une vouivre. Cet être mythique est associé au culte de l'eau. Ne sommes-nous pas aux sources de l'Oreuse ?

L'enfermement permanent de l'église altère les revêtements muraux, et, un bénéfice n'est pas coutume, fait réapparaître ici et là des traces de litres funèbres. Ce bandeau de peinture noire supporte les armoiries des décimateurs qui doivent contribuer à l'entretien de la part de bâtiment concerné.

N'hésitez pas à demander à visiter ces lieux. Il s'agit de la plus belle église de la vallée.

Eglise de Thorigny
Points remarquables de l'église Saint Pierre et Saint Paul de Thorigny