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Le Château de Fleurigny

Le château de Fleurigny Le château de Fleurigny
Le château de Fleurigny Le château de Fleurigny

Le château de Fleurigny, aux confins actuels de la Champagne et de la Bourgogne, était à l’origine une forteresse médiévale. Au cours de la guerre de Cent Ans (1337–1453), juste avant l’épopée de Jeanne d’Arc, le seigneur des lieux, Philippe Lejay de Fleurigny fut tué à la bataille de Cravant (1423) au cours de laquelle les Anglais, alliés aux Bourguignons, vainquirent les armées de Charles VII. Après avoir chassé les Anglais du Royaume (1453) Charles VII ordonna le démantèlement de la forteresse qui appartenait alors à Jehanne Lejay de Fleurigny, petite-fille de Philippe. Veuve deux fois et sans enfants, elle laissa le domaine à son cousin François Leclerc à condition qu’il relevât les ruines du château et que son fils Charles reprît le nom et les armes de Fleurigny.

Présentant à l’origine la forme d’un quadrilatère irrégulier protégé de douves, le château fut reconstruit à la Renaissance sur les fondations de l’ancienne forteresse. L’aile ouest fut achevée sous Louis-Philippe en « style Tudor ». L’aile sud, qui fermait la cour, ne fut pas reconstruite.

Au centre de la façade nord un châtelet d’entrée à deux tourelles d’origine médiévales était accessible par un pont-levis dont on voit encore les points d’ancrage. Les ailes de part et d’autre du châtelet sont cantonnées par des tourelles et sommées de hautes lucarnes ouvragées caractéristiques de la première Renaissance. Au dessus du portail d’entrée les armes des Fleurigny furent grattées à la Révolution Française.

Vu de la cour intérieure l’aspect du château n’est plus du tout médiéval. Seule apparaît encore une tour, à l’extrémité de l’aile est, dans laquelle fut aménagée la chapelle (1532), un chef-d’œuvre de Jean Cousin, le grand artiste sénonais. Les caissons de la voûte de la chapelle sont ornés d’extraordinaires éléments végétaux en forme de pendentifs. Quant au vitrail il représente la Sybille de Tibur montrant à l’empereur Auguste une apparition de la Vierge à l’Enfant.

À gauche du porche d’entrée l’aile nord s’ouvre sur la cour par un portique à quatre arcades dont les piles sont finement ornées d’arabesques en relief propres au vocabulaire décoratif du début du XVIème siècle. À droite se trouve la « salle des gardes » renfermant une cheminée monumentale dont le décor sculpté représente une chasse au cerf. La chambre des tableaux à l’étage de l’aile nord contient des lambris peints sous Louis XIII représentant des épisodes de la mythologie, métamorphoses d’Ovide et histoire de la Toison d’Or, ainsi que des scènes de chasse.

Après la Révolution Française le château, qui avait été saisi et pillé, fut remis en état par le dernier marquis de Fleurigny. À sa mort (1843), sans enfants, il laissa le domaine au petit-fils de sa sœur, le marquis de Raigecourt dont descend l’actuelle propriétaire, la comtesse F. de Limburg Stirum. Il est à noter que malgré les vicissitudes de l’Histoire et les aléas de la vie moderne, le château n’a jamais été vendu.

« Le château de Fleurigny est resté jusqu’à nos jours presque ignoré du grand public. Il s’agit pourtant d’un bâtiment d’une richesse et d’une variété hors du commun ». (Magali Bélime Droguet, L’Objet d’Art, avril 2003)

Visite du château en groupe (de 15 à 40 personnes) et sur rendez-vous. Tél. 03.86.40.67.09.

Ouvert pour les journées du Patrimoine et le dernier dimanche de juillet.

Le château vu d'avion Le château vu d'avion